8.1.14

Architecture: Hans Poelzig

















1869 - 1936
Berlinois d'origine, il étudie de 1889 à 1894, l'architecture à la Haute Ecole Technique de Charlottenburg (Technischen Hochschule Charlottenburg). Charlottenburg est à cette époque une ville indépendante et ne deviendra un quartier Berlinois qu'en 1920, lors de la création du grand Berlin.
Il décroche en 1899 un premier emploie d'ingénieur au Ministère des Travaux publics puis un poste d'enseignant à l'Ecole Royale des Arts et Technique de Breslau* actuellement Wrocław en Pologne, dont il prend la direction en 1911.

Homme de son temps, il défend l'expressionnisme qu'il traduit dans ses architectures comme, par exemple en 1919, dans le réaménagement de la Großes Schauspielhaus, théâtre berlinois dirigé par Max Reinhardt. Il signe aussi l'année d'après, les décors du film le Golem, de Paul Wegener et Carl Boese.

L'enseignement ne l'empêche pas de construire, l'Allemagne au tournant du siècle est en pleine expansion économique, Poelzig construira donc en premier lieu des bâtiments industriels et publics, beaucoup dans la région de Beslau*.
C'est aux dires de ses contemporains un tempérament. Curieux, drôle, énergique, il est ouvert à l'échange et à la nouveauté. Le cinéma va bien évidemment l'intéresser et outre les décors de films, il en construit aussi quelques-uns, le cinéma Deli de Breslau en 1926 et le Babylone, intégré dans l'unité d'habitation qu'il construit de 1927 à 1929, autour de la Volksbuhne ou théâtre du peuple, sur l'actuelle Rosa Luxemburg Platz. Il construit aussi des halls d'expositions, qui sont les versions industrialisées des champs de foire et des stations services, deux types de construction elles aussi dans l'air du temps.

De 1919 à 1921 il est président du Deutschen Werkbundes, sorte de chambre syndicale qui réunit des architectes, des artistes et des industriels, et qui va damer le terrain, aux idées qui conduiront à la Modernité.
Personnalité active, apprécié pour ses capacités collégiales et son enseignement, il dirige de 1920 à 1935 un atelier de maîtrise en architecture au sein de l'Académie de l'Art, tout en étant professeur à partir de 1923 à la Haute Ecole Technique de Berlin-Charlottenburg.
En 1922, il est reçut membre de l'Académie, en est élu président en 1932 mais démissionnera en 1933, son engagement politique ne correspondant pas aux vues des nouveaux maîtres.

Poelzig est de la même génération que Peter Behrens, Theodor Fischer et Heinrich Tessenow, il saura comme Behrens et à l'encontre des deux derniers renouveler son lange stylistique.
Son travail évolue en faveur de la nouvelle objectivité, comme on peut le constate avec l'édification de la Haus des Rundfunks (Maison de la radio) à Berlin en 1929 ou la construction de la tristement célèbre usine IG Farben; En1931 date de la construction de cette dernière, personne ne se doute encore des travers monstrueux que va prendre l'histoire.

Dans les années 1920-30, le monde de l'art et de l'architecture tout comme celui de l'ingénierie est en pleine effervescence. Les individus se croisent dans toute l'Europe. Ils échangent des idées, des savoir-faire, des expériences, collaborent à la conceptualisation de mouvements utopiques et à leurs réalisations exemplaires, comme la construction en 1927 du "Weißenhofsiedlung" littéralement la cité de la cour blanche à Stuttgart. Polzig sera invité par la jeune génération que représente Mies van der Rohe, Gropius, Scharoum, Taut, à y construire une maison.
Cependant, les projets de Poelzig identifiés comme moderne, se démarquent du modernisme classique de Walter Gropius et Mies Van Der Rohe, par leurs aspects sculpturaux et Monumentaux. Leurs plans-masses et la conception de leurs surfaces, la force et le dynamisme de leurs façades, confèrent aux ensembles bâtis un effet sculptural. La monumentalité a longtemps été taboue pour les laudateurs de la modernité, Poelzig y résiste, pour lui, l'architecture demeure un art de la forme symbolique.

Dans une lettre à sa femme Marlene Moeschke, il écrit "Nur der Hass gegen die Götter ist schöpferisch und erkämpft dem Menschen das Neue", "Seule la haine des dieux est créative et permet aux hommes la nouveauté", ce qui peut être interprété comme: la transgression de la règle est la condition sine qua none de la créativité.

Alors qu'il se prépare à émigrer en Turquie, il meurt à Berlin en 1936.



*Breslau actuellement Wrocław en Pologne.




Usine d'acide sulfurique, Luban Pologne, 1911/12

Usine d'acide sulfurique, Luban Pologne, 1911/12

Chateau d'eau et marché couvert, Posen Pologne, 1911

Großem Schauspielhaus, Berlin, 1918/19

Großem Schauspielhaus, Berlin, 1918/19

Großem Schauspielhaus, Berlin, 1918/19


"Der Golem", Paul Wegener 1920 Décor Hans Poelzig

"Der Golem", Paul Wegener 1920 Décor Hans Poelzig
Siege social des entreprises Meyer frères, Hannover 1923

Maison des collectionneurs et industriel Ilse und Fritz Steinert, Krefeld 1929/31

 Maison des collectionneurs et industriel Ilse und Fritz Steinert, Krefeld 1929/31

Cinéma Babylon, Rosa-Luxemburg-Platz, Berlin 1928/29

Unité d'habitation Rosa-Luxemburg-Platz, Berlin 1928/29

Festival 30 ans de films soviétiques, 1949
Rundfunkhaus, Berlin 1929/31


Rundfunkhaus, Berlin 1929/31

Rundfunkhaus, Berlin 1929/31

Rundfunkhaus, Berlin 1929/31

Rundfunkhaus, Berlin 1929/31

Rundfunkhaus, Berlin 1929/31

IG Farben, Frankfurt am Main 1928/30

Hans Poelzig

Projet pour une Maison de l'amitié, Istanbul, 1916

Projet Friedrichstrasse, 1921

Projet Palais des Soviet, Moskou 1921

Projet d'un théâtre à Vienne, 1922

Projet pour une salle de congres, Hamburg, 1924/25

Projet pour un bâtiment administratif en face du Reichtag, Berlin 1929

Projet de Conservatoir avec Théâtre, Istanbul, 1934/36